
L’excellence d’un corps professoral ne réside pas dans une collection de CV prestigieux, mais dans sa dynamique collective et son engagement réel envers la réussite des étudiants.
- Un équilibre savant entre enseignants-chercheurs (pour la rigueur théorique) et intervenants professionnels (pour la pertinence métier) est le premier indicateur de qualité.
- Les signaux faibles, comme une activité pédagogique en ligne ou une disponibilité proactive, sont souvent plus révélateurs de l’implication d’un professeur que ses seuls titres académiques.
Recommandation : Abandonnez la lecture passive des brochures et adoptez une posture d’enquêteur. Auditez les profils, analysez les publications et évaluez la réputation numérique de vos futurs enseignants avant de vous engager.
Le choix d’une formation supérieure est un moment charnière, souvent source d’une anxiété considérable. Face à la multitude d’options, le réflexe commun est de se raccrocher aux éléments tangibles : le prestige de l’établissement, le contenu du programme, les débouchés affichés. On épluche les plaquettes, on compare les intitulés de cours, en espérant y déceler la promesse d’un avenir brillant. Pourtant, un facteur déterminant, peut-être le plus crucial de tous, reste fréquemment dans l’ombre : la qualité humaine, intellectuelle et pédagogique de ceux qui vous transmettront le savoir.
La plupart des guides se contentent de conseils superficiels comme « vérifier les diplômes » ou « lire les avis ». Mais si la véritable grille d’analyse, celle utilisée par les organismes d’évaluation, était bien plus profonde ? Si la clé n’était pas de collectionner les noms ronflants, mais de comprendre la dynamique professorale d’une équipe ? Un corps enseignant n’est pas une collection de solistes, mais un orchestre. Son harmonie, la complémentarité de ses instruments et l’engagement de son chef sont les véritables garants d’une symphonie réussie : votre formation.
Cet article vous propose d’adopter la posture d’un auditeur qualité. Nous allons délaisser les apparences pour nous concentrer sur les preuves. Vous découvrirez une méthodologie rigoureuse pour enquêter sur vos futurs professeurs, décrypter les signaux faibles de leur engagement et évaluer la richesse de l’écosystème pédagogique dans lequel vous vous apprêtez à investir votre temps et votre avenir. Il ne s’agit plus de choisir, mais d’investir en connaissance de cause.
Pour vous guider dans cette démarche d’évaluation, cet article est structuré comme un véritable audit. Nous aborderons les critères essentiels, des profils des enseignants aux signes concrets de leur implication, afin de vous donner toutes les clés pour prendre une décision éclairée.
Sommaire : La méthodologie d’audit du corps professoral expliquée
- Qui sont vos futurs profs ? L’enquête à mener pour ne pas être déçu par la qualité des cours
- Enseignant-chercheur ou intervenant de chez Google : qui est le meilleur prof pour vous ?
- Comment « stalker » intelligemment vos futurs profs pour être sûr de faire le bon choix de formation
- Pourquoi un bon chercheur est souvent un meilleur professeur
- Les 5 signes qui montrent que vos professeurs se soucient vraiment de votre réussite
- Votre professeur est aussi un chercheur : comment profiter de cette double casquette unique au monde
- Comment poser une question intelligente à un enseignant-chercheur (et obtenir une réponse utile)
- Comment faire de vos professeurs vos meilleurs alliés pour votre carrière
Qui sont vos futurs profs ? L’enquête à mener pour ne pas être déçu par la qualité des cours
Avant même d’analyser les profils individuels, une vue d’ensemble du corps professoral est impérative. Une équipe enseignante n’est pas une simple liste de noms ; c’est un système dont l’équilibre et la cohérence déterminent en grande partie la qualité de l’enseignement. Votre première mission d’enquêteur consiste donc à identifier les éventuels « signaux d’alerte », ces indices qui peuvent trahir un manque de dynamisme, de renouvellement ou de transparence. Une formation de pointe s’appuie sur une équipe vivante, diversifiée et ouverte sur l’extérieur.
Pour systématiser cette première analyse, il est utile d’utiliser une grille d’évaluation. Le tableau suivant, inspiré des méthodologies d’audit qualité, vous aidera à repérer les points de vigilance et à savoir où chercher l’information. Chaque signal d’alerte n’est pas rédhibitoire en soi, mais leur accumulation doit sérieusement vous interroger sur la pertinence et l’actualité de la formation visée.
| Signal d’alerte | Impact potentiel | Comment vérifier |
|---|---|---|
| Publications datant de plus de 10 ans | Connaissances potentiellement obsolètes | Consulter Google Scholar et les bases de publications |
| Absence de profils en ligne | Manque de transparence et d’accessibilité | Rechercher sur LinkedIn, ResearchGate, sites institutionnels |
| Corps professoral exclusivement interne | Risque d’endogamie intellectuelle | Analyser les parcours sur les pages institutionnelles |
| Faible taux d’encadrement de thèses | Expérience limitée en accompagnement | Vérifier les thèses dirigées sur theses.fr |
L’exemple du professeur de mathématiques Yvan Monka illustre parfaitement le contre-exemple d’un signal d’alerte. Actif sur YouTube avec plus de 1 500 vidéos, il démontre une volonté de diffusion et une pédagogie qui transcendent le simple cadre de ses cours à Strasbourg. Un tel « écho communautaire » est un indicateur de passion et d’accessibilité, des qualités qui ne figurent sur aucun CV officiel mais qui sont fondamentales pour un étudiant. Mener ce type d’enquête sur la réputation en ligne est un excellent moyen de prendre le pouls de l’engagement réel d’un enseignant.
Enseignant-chercheur ou intervenant de chez Google : qui est le meilleur prof pour vous ?
La question oppose souvent deux mondes : celui de la recherche académique et celui de l’expertise professionnelle. D’un côté, l’enseignant-chercheur, pilier du système universitaire dont 92% des effectifs exercent dans les universités. De l’autre, l’intervenant professionnel, issu d’une entreprise, qui apporte une vision pragmatique et ancrée dans le marché. La question n’est pas de savoir qui est le « meilleur », mais de comprendre que la qualité d’une formation réside dans la synergie de ces deux profils.
L’enseignant-chercheur est le garant de la rigueur intellectuelle et de la profondeur théorique. Il ne vous apprend pas seulement des techniques, mais vous enseigne à penser, à structurer un raisonnement, à prendre du recul critique sur les connaissances. Son activité de recherche l’oblige à être à la pointe des débats scientifiques de sa discipline, vous donnant accès à un savoir qui n’est pas encore dans les manuels. C’est le « capital scientifique » de votre formation.
L’intervenant professionnel, quant à lui, est votre ancre dans la réalité du métier. Il apporte des études de cas concrètes, une connaissance à jour des outils du secteur et, surtout, un réseau. Il ne parle pas de la théorie du marché, il *est* le marché. Sa présence garantit que les compétences que vous développez sont directement applicables et recherchées par les employeurs. Il est le pont entre l’amphithéâtre et votre premier emploi.
Une formation d’excellence ne choisit pas entre ces deux profils : elle les orchestre. Un corps professoral composé uniquement de chercheurs risque de manquer de pertinence pratique, tandis qu’une équipe constituée seulement d’intervenants peut manquer de fondement théorique et de recul critique. Votre audit doit donc viser à vérifier cet équilibre : y a-t-il une juste répartition entre ces deux typologies d’enseignants ? La formation valorise-t-elle ces deux formes d’expertise ? Une réponse positive est un signe fort de maturité pédagogique.
Comment « stalker » intelligemment vos futurs profs pour être sûr de faire le bon choix de formation
Une fois la structure globale du corps professoral analysée, il est temps de passer à l’enquête individuelle. Oubliez le « stalking » passif et adoptez une démarche d’analyste. L’objectif n’est pas de fouiller la vie privée, mais de reconstituer la trajectoire professionnelle et la présence publique de vos futurs mentors. Les plateformes professionnelles et académiques sont des mines d’or pour qui sait où regarder.
Votre enquête doit se concentrer sur trois plateformes principales :
- LinkedIn : C’est la base. Un profil complet et actif est un signe de professionnalisme et d’ouverture. Regardez au-delà du titre : analysez le parcours, les recommandations reçues et données (sont-elles spécifiques et crédibles ?), les groupes auxquels il participe, et les contenus qu’il publie ou commente. Cela vous donnera une idée de ses centres d’intérêt actuels et de son réseau.
- Google Scholar / ResearchGate / Cairn.info : Pour les enseignants-chercheurs, ces plateformes sont incontournables. Ne vous contentez pas de compter les publications. Regardez les dates (sont-elles récentes ?), les thématiques (sont-elles en lien avec les cours dispensés ?), et le nombre de citations (un indicateur de l’influence de ses travaux dans la communauté scientifique).
- Site de l’université ou du laboratoire : Les pages personnelles sur les sites institutionnels contiennent souvent des listes de publications, les projets de recherche en cours et les thèses encadrées. C’est une source d’information officielle et souvent très détaillée.
Cette démarche vous permet de croiser les informations et de vous forger une opinion qui va bien au-delà de la biographie présentée sur la plaquette de la formation. Comme le montre l’évolution des pages Université sur LinkedIn, ces outils permettent de voir concrètement où mènent les formations en analysant le parcours des anciens diplômés. En enquêtant sur les professeurs, vous faites un pas de plus : vous analysez la source même qui façonne ces parcours. C’est une vision proactive de votre orientation.
Pourquoi un bon chercheur est souvent un meilleur professeur
Le cliché du chercheur enfermé dans sa tour d’ivoire, déconnecté des réalités et piètre pédagogue, a la vie dure. Pourtant, dans l’enseignement supérieur, la réalité est souvent inverse. L’activité de recherche, loin d’être un obstacle à la pédagogie, en est très souvent le moteur et le garant de la qualité. Un bon chercheur possède intrinsèquement plusieurs qualités qui en font un excellent professeur.
Premièrement, un chercheur actif est un esprit en apprentissage constant. Sa discipline évolue, et il est en première ligne de cette évolution. Il ne récite pas un savoir figé depuis des années ; il le construit et le questionne au quotidien. L’enseignement qui en découle est donc vivant, actuel, et intègre les dernières avancées et controverses du domaine. Vous n’apprenez pas seulement une matière, vous assistez à sa fabrication en temps réel.
Deuxièmement, la recherche est un exercice de clarification et de communication. Pour publier un article, présenter ses travaux en colloque ou obtenir un financement, un chercheur doit savoir rendre ses idées complexes claires, structurées et convaincantes. Cet art de la pédagogie, il le pratique au quotidien. Comme le souligne Laurent Turcot, chercheur devenu un youtubeur reconnu en histoire :
J’ai développé une chaîne YouTube avec l’idée de transmettre une culture générale en histoire au grand public, le tout dans l’esprit irrévérencieux et la forme dynamique propres aux youtubeurs
– Laurent Turcot, Entretien Acfas sur les chercheurs-youtubeurs
Enfin, un enseignant-chercheur vous transmet plus qu’un savoir : une méthodologie. Il vous apprend la rigueur de l’analyse, la prudence face aux affirmations, l’art de formuler une hypothèse et la nécessité de la vérifier. Ces compétences transversales, ce « savoir-penser », sont infiniment plus précieuses sur le long terme que la mémorisation de faits. Choisir une formation avec une forte composante de recherche, c’est choisir d’apprendre à apprendre.
Les 5 signes qui montrent que vos professeurs se soucient vraiment de votre réussite
Les titres, les diplômes et les publications sont des indicateurs importants, mais ils ne disent rien de la qualité la plus essentielle d’un professeur : son engagement envers la réussite de ses étudiants. C’est une dimension plus humaine, plus difficile à quantifier, mais qui fait toute la différence. En effet, selon les travaux du chercheur Christophe Michaut, près de 50% des facteurs de la réussite à l’université restent inexpliqués par les variables classiques, suggérant l’importance de ces facteurs immatériels comme l’engagement professoral.
Heureusement, cet engagement laisse des traces, des « signaux faibles » que votre travail d’enquêteur peut déceler. Voici cinq indicateurs concrets à surveiller pour évaluer si vos futurs professeurs sont de véritables accompagnateurs ou de simples dispensateurs de cours :
- La générosité numérique : Le professeur partage-t-il publiquement des ressources pédagogiques (vidéos, articles de blog, supports de cours) au-delà du strict nécessaire ? Une chaîne YouTube, un blog ou un compte Twitter actif sur sa discipline est un signe de passion pour la transmission.
- La disponibilité organisée : Propose-t-il des formats d’accompagnement clairs et accessibles en dehors des heures de cours ? Des créneaux de permanence fixes, une réactivité sur les forums de la formation ou par email sont des marqueurs d’un enseignant qui se considère disponible pour ses étudiants.
- La valorisation de ses étudiants : Utilise-t-il ses propres réseaux professionnels pour mettre en avant les projets, les stages ou les réussites de ses étudiants (actuels ou anciens) ? Un professeur qui est fier de ses élèves est un professeur investi.
- L’innovation pédagogique : Tente-t-il des formats de cours ou d’évaluation qui sortent du cadre traditionnel (classes inversées, projets de groupe, études de cas réels) ? Cela démontre une réflexion active sur la meilleure manière de faire apprendre.
- L’ouverture à la critique : Un enseignant qui se soucie de votre apprentissage est un enseignant qui cherche constamment à s’améliorer. Il sollicite le feedback, accepte la remise en question et voit l’interaction comme une opportunité d’enrichissement mutuel.
Cet état d’esprit est au cœur de la démarche scientifique et, par extension, d’une bonne pédagogie. Comme le rappelle un enseignant-chercheur, il faut « accepter les règles du jeu, qui consistent à maîtriser les débats en cours dans une spécialité, à y participer, et donc à se laisser mettre en question en permanence« . Un professeur qui incarne cette humilité intellectuelle est un allié précieux pour votre parcours.
Votre professeur est aussi un chercheur : comment profiter de cette double casquette unique au monde
La présence d’enseignants-chercheurs dans votre formation n’est pas seulement un gage de qualité théorique, c’est une opportunité active que vous devez apprendre à saisir. Considérer ces professeurs uniquement comme des dispensateurs de cours serait passer à côté de l’essentiel de leur valeur ajoutée. Pour tirer le meilleur parti de cette double casquette unique, vous devez adopter une posture proactive et voir au-delà de l’amphithéâtre.
Premièrement, comprenez que vous avez un accès direct à la science en train de se faire. Ne vous contentez pas du contenu du cours. Intéressez-vous à leurs publications récentes, aux thématiques de leur laboratoire. Leurs recherches actuelles sont les sujets qui définiront votre domaine professionnel dans cinq ou dix ans. En vous y intéressant, vous prenez une longueur d’avance considérable.
Deuxièmement, un chercheur est un chef de projet et un manager. Son laboratoire est une petite entreprise avec des budgets, des échéanciers et des équipes. C’est une source potentielle de stages, de projets tutorés ou même de premiers contrats en apprentissage. Montrez votre intérêt pour leurs travaux, proposez votre aide sur une tâche spécifique (une revue de littérature, l’analyse d’un jeu de données). C’est la meilleure façon de transformer une relation pédagogique en une première expérience professionnelle valorisante.
Enfin, un enseignant-chercheur est un expert de la méthode. Au-delà de sa spécialité, sa plus grande force est sa maîtrise de la méthodologie de recherche : comment poser un problème, formuler une hypothèse, collecter et analyser des données, et présenter des résultats de manière rigoureuse. Sollicitez son aide non seulement sur le « quoi » (le contenu du cours) mais surtout sur le « comment » (la structure de votre mémoire, la rigueur de votre argumentation, la fiabilité de vos sources). Ce coaching méthodologique est un cadeau d’une valeur inestimable pour toute votre carrière.
À retenir
- La qualité d’un corps professoral se mesure à son équilibre (chercheurs/praticiens) et à sa dynamique, pas seulement aux CV individuels.
- Les « signaux faibles » (activité en ligne, partage de ressources, disponibilité) sont les meilleurs indicateurs de l’engagement réel d’un professeur.
- Adopter une posture d’enquêteur actif (via LinkedIn, Google Scholar…) est indispensable pour faire un choix éclairé et dépasser les informations des brochures.
Comment poser une question intelligente à un enseignant-chercheur (et obtenir une réponse utile)
Interagir avec un enseignant-chercheur n’est pas anodin. C’est une occasion de montrer votre engagement et d’accéder à un niveau de compréhension supérieur. Cependant, pour obtenir une réponse riche et utile, il faut éviter les questions génériques (« Je n’ai pas compris le chapitre 3 ») et privilégier des interrogations qui démontrent une réflexion préalable de votre part. Une question intelligente n’est pas celle qui étale votre savoir, mais celle qui révèle votre processus de pensée.
Voici quatre types de questions qui engagent véritablement un chercheur et ouvrent la porte à des discussions passionnantes :
- La Question-Hypothèse : Au lieu de demander une explication simple, formulez votre propre hypothèse. Par exemple, au lieu de « Pourquoi observe-t-on ce phénomène ? », tentez : « En lisant votre article sur ce sujet, je me demande si ce phénomène ne pourrait pas s’expliquer par tel autre facteur. Quelle est votre perspective là-dessus ? ». Cela montre que vous avez réfléchi et que vous cherchez à débattre, pas seulement à consommer une réponse.
- La Question sur les Controverses : Un chercheur vit au milieu des débats intellectuels. Le questionner sur ces points de friction est très pertinent. Demandez par exemple : « Quelles sont les principales critiques ou les approches alternatives à la théorie que vous venez de présenter dans le cours ? ». Vous montrez ainsi que vous comprenez que le savoir n’est pas monolithique.
- La Question Connective : Démontrez votre vision d’ensemble en reliant ses travaux à ceux d’autres chercheurs ou à un autre de vos cours. « Vous avez expliqué le concept X, et dans un autre cours, le professeur Y a présenté le concept Z. Y a-t-il un lien ou une opposition entre ces deux approches ? ».
- La Question Méthodologique : Intéressez-vous au processus de recherche plus qu’au résultat final. « Pour arriver à cette conclusion dans votre étude, quel a été l’obstacle méthodologique le plus difficile à surmonter et comment l’avez-vous résolu ? ». Ces questions sont rares et très appréciées, car elles touchent au cœur du métier de chercheur.
Poser ce genre de questions vous positionne immédiatement comme un étudiant curieux et proactif, et non comme un simple auditeur. C’est la première étape pour transformer un professeur en un véritable mentor.
Comment faire de vos professeurs vos meilleurs alliés pour votre carrière
En fin de compte, l’objectif de votre démarche d’enquête n’est pas seulement de valider un choix de formation, mais de préparer le terrain pour transformer vos futurs professeurs en alliés stratégiques pour votre carrière. La relation la plus fructueuse n’est pas celle d’un client à un fournisseur de service, mais celle d’un apprenti à un mentor. Cela demande de l’initiative, de la stratégie et une véritable curiosité intellectuelle.
Le passage d’étudiant passif à partenaire intellectuel se construit par des actions concrètes tout au long de votre cursus. Il s’agit de créer des points de contact pertinents qui vont au-delà de la simple assistance au cours. En montrant un intérêt sincère pour leur domaine d’expertise et en leur apportant de la valeur, même à petite échelle, vous bâtissez une relation de confiance qui pourra s’avérer décisive pour une recommandation, une opportunité de stage ou un conseil d’orientation.
Pour passer de la théorie à la pratique, voici un plan d’action concret pour développer une relation stratégique et mutuellement bénéfique avec vos professeurs. Chaque point est une étape pour vous faire remarquer positivement et durablement.
Plan d’action : Bâtir une relation stratégique avec vos professeurs
- Mise en place d’une veille ciblée : Identifiez le domaine de niche d’un professeur et mettez en place une alerte pour lui partager occasionnellement des articles ou informations pertinentes qu’il n’aurait peut-être pas vus.
- Participation active sur les réseaux : Engagez la conversation de manière constructive dans les groupes thématiques LinkedIn où le professeur est présent, en commentant ou partageant ses publications.
- Application concrète des concepts : Proposez d’appliquer un concept vu en cours à une micro-tâche liée à ses recherches actuelles (ex: « J’aimerais essayer d’appliquer la méthode X que nous avons vue à un petit jeu de données lié à votre projet Y »).
- Alignement sur les événements scientifiques : Utilisez les thèmes des appels à communication des conférences de son domaine comme source d’inspiration pour vos propres projets ou mémoires, et discutez-en avec lui.
- Sollicitation d’un feedback exigeant : Après un rendu important, osez demander un retour « comme s’il s’agissait d’une soumission à une revue scientifique ». Cela témoigne de votre ambition et de votre respect pour son expertise.
En appliquant cette grille d’analyse, vous ne choisissez plus seulement une école, mais un écosystème de mentors potentiels. C’est en adoptant cette vision à long terme que votre investissement dans l’enseignement supérieur portera véritablement ses fruits.
Évaluez dès maintenant la qualité du corps professoral des formations qui vous intéressent. Appliquez cette grille d’audit pour chaque établissement et prenez une décision fondée non pas sur des promesses, mais sur des preuves.